Weir sans confession

Depuis plus d'un an maintenant, elle a amusé, enchanté et inspiré le public de SGA dans le rôle du Docteur Weir. Ayant récemment repoussé un assaut Wraith sur la cité d'Atlantis, l'actrice retrouve Gateworld dans les studios " The Bridge " à Vancouver, en Colombie britannique, où SGA est tourné.

Dans cette interview, Torri évoque le challenge que représente le fait de jouer une femme leader forte ; l'évolution de son personnage au cours de la 1ère saison et ses attentes pour l'année en cours - y compris son désir de relations amicales plus approfondies entre elle et Teyla Emmagan (Rachel Lutrell). Elle parle aussi de la lutte de pouvoir entre elle et le Colonel Caldwell et prend le temps de se moquer d'une des stars de la série David Nykl (Docteur Zelenka) et du développement des relations qu'elle espère entre leurs deux personnages.

Gateworld : Comment avez-vous organisé votre vie à Vancouver et comment êtes-vous entrée dans SGA l'année dernière ?

Torri Higginson : Bien, concernant la vie à Vancouver, je n'arrête pas de faire des putains de d'allers-retours, ce qui est un peu perturbant à la longue. Je conduis tout le temps, d'ailleurs je prends la voiture demain soir. C'est un peu dingue tout çà. J'aimerais pouvoir simplement m'installer ici. Mais c'est difficile à faire quand votre vie est ailleurs. Cependant, Vancouver est une ville fantastique, et toute l'équipe est épatante. Çà rend les choses plus faciles et plus agréables.

Je suis très excitée par le fait que SGA soit reconduit cette année. En effet, c'est comme une famille dans laquelle vous entreriez. Il est vrai que tout le monde se retrouve déraciné. Se lancer dans ce travail est déjà suffisamment déroutant, être seul dans une ville inconnue, dans un autre pays. Alors, vous avez ces gars extraordinaires qui vous entourent et qui sont vos amis. Ils vous expliquent comment tout va se passer.

J'avais vraiment peur qu'ils ne reviennent pas. C'est vraiment sympa d'avoir l'impression d'appartenir à cette grande famille. Cette année, il y aura une énergie vraiment différente avec Atlantis.

GW : Selon vous quels sont les épisodes les plus marquants pour votre personnage ?

TH : Pour mon personnage ? Je pense que " Letters from Pegasus " (Ndt : " Derniers messages ") était vraiment bien pour elle. Vous avez pu découvrir ce que vous n'aviez pas pu voir avant : son humanité. Et c'est la raison pour laquelle elle est là où elle est. Cependant, ironiquement c'est la chose qu'elle doit contrôler. Ainsi, c'est l'épisode où vous pouvez voir l'attention qu'elle accorde aux gens. En fait, c'est là où son cœur la porte et ce qui est le plus important pour elle. Pour tout cela, j'aime cet épisode.

Il est clair que " Before I sleep " (Ndt : "Le Grand sommeil") représente un grand challenge pour un acteur. J'ai réellement apprécié ce concept. C'était aussi sympa de voir ses choix et d'être capable de les refléter. Les gens ont pu découvrir un autre aspect de sa personnalité ; sa façon d'être en tant que personne et plus comme leader de SGA, ce qui, selon moi, était bien.

GW : Beaucoup de monde apprécie " Before I sleep " et ce, pour différentes raisons. Une a ma préférence : cet épisode met vraiment en valeur le personnage de Weir. Je suis tombé amoureux d'elle à partir de ce moment là.

TH : Oh cool.

GW : C'était un épisode vraiment sympa.

TH : Oh cool, je suis ravie d'entendre çà.

GW : Allons-nous continuer à voir l'évolution de Weir durant la saison 2 ?

TH : Je l'espère bien (rires) ! Je l'espère bien ! Je n'ai pas envie de stagner maintenant ! En fait, j'en parlais justement avec Brad (Wright) hier à l'occasion d'une conversation informelle au sujet de la direction que nous allions prendre. Encore une fois, les premières saisons sont toujours intéressantes mais difficiles à jouer parce que c'est le moment où tout se met en place.

C'est à peu près ce qui nous arrive aujourd'hui, les éléments de la deuxième saison - parce que nous avons perdu un personnage et que nous en avons gagné deux autres - doivent se mettre en place. En fait, nous nous engageons dans un nouveau processus cette année. Nous en parlions justement. Une des choses sympa avec l'arrivée du personnage de Mitch (Ndt : le Colonel Caldwell) est que cela va permettre des modifications dans les alliances entre les personnages. Je pense qu'une relation triangulaire va s'instaurer. Parfois, nous verrons Weir défendre son équipe et ce sera un peu comme Atlantis contre tous les autres, représentés par Mitch et la Terre.

D'autres fois, cela pourra concerner Sheppard et Mitch ; d'ailleurs il y a une scène où les deux sont du même côté. Sheppard est gêné par la façon dont Mitch traite Weir.

C'est une dynamique intéressante qui, je pense, a de bonnes chances de permettre à certaines relations personnelles de s'épanouir. En effet, nous pourrons percevoir le sens de la duperie de certains personnages ainsi que la capacité d'autres à nouer des alliances, enfin ce genre de trucs … (J'ai perdu le fil à la moitié de phrase) (rires).

GW : Le fil conducteur de la saison 1 était : " Les wraiths arrivent ! ", ou du moins en grosse partie. Quel est le thème de la saison 2 ?

TH : " Les wraiths arrivent ! " (rires)

C'est une excellente question. Je n'en suis pas sûre encore. J'espère - comme nous l'avons déjà vu avec l'introduction du personnage de Ronan - que de la même façon, nous rencontrerons de nouvelles communautés avec lesquelles nous aurons des relations plus durables. Ceci serait intéressant car c'est ce que mon personnage aime le plus, c'est-à-dire l'étude anthropologique de l'humanité. Selon le point de vue de Weir, plus nous pourrons échanger des idées, de connaissances et de philosophies avec différentes cultures, plus cela sera enrichissant et l'expédition sera réussie.

J'espère donc que cet aspect sera développé, qu'il y aura un thème sur le développement de l'univers et l'apprentissage, et encore une fois, sur la notion de communauté, sur un plan plus large.

GW : Vous avez vraiment relevé le challenge que constituait le fait de jouer un leader fort au féminin. Quels sont les choix conscients que vous avez faits pour elle ?

TH : Bien, cela a été très intéressant. J'ai dû me battre contre beaucoup de mes instincts. De même, en tant qu'acteur, vous avez envie que tout le monde vous apprécie. Vous voulez soit que tout le monde vous déteste, soit que tout le monde vous aime. Vous ne souhaitez pas être au milieu. Or, elle est par excellence un personnage qui se situe entre les deux. Elle n'est pas un personnage que l'on peut haïr car elle a beaucoup de cœur, mais, en même temps, elle doit souvent dire " Non " à des missions qui semblent excitantes. Cela explique qu'elle puisse irriter les gens.

C'est quelque chose qui m'a décidée à la rendre plus intérieure. Ce fut un choix très frustrant car cela signifiait que je ne pouvais pas montrer toutes les choses que je peux faire. Vous voulez toujours montrer votre cœur aux gens. J'ai dû lutter contre cette tendance et en garder un peu plus pour moi pour apparaître forte, stoïque et silencieuse - et accepter le fait de poser des questions au lieu de connaître la réponse, alors qu'en tant que leader, votre premier sentiment est que vous devriez pouvoir répondre à tout.

Çà a été un cheminement très intéressant pour arriver au final à l'idée que sa force n'est pas de tout savoir, mais juste être capable de faire la synthèse, d'être une sorte de Kofi Annan qui rassemblerait toutes les informations à sa disposition et qui prendrait ensuite la bonne décision.

GW : Vous avez évidement dû commencer à tourner la saison 2 maintenant. Qu'aimez-vous plus particulièrement cette année ?

TH : Le fait que David Hewlett (Ndt : Rodney Mc Kay) ait un vestiaire plus loin de moi.

Je suis ravie que Mitch nous ait rejoint et ce, à double titre : d'un point de vue personnel car c'est un acteur qui dégage une énergie positive autour de lui et qui est une personne géniale ; et du point de vue de mon personnage car sa présence représente un défi pour Weir qui va en sortir renforcée à plusieurs niveaux.

J'adore aussi le personnage de Jason. J'ai juste tourné une petite scène avec lui, mais il dégage une telle puissance - le fait qu'il soit autoritaire, physique, taciturne et stoïque au point que vous ne savez pas comment vous y prendre avec lui. J'ai pensé : "Oh çà va être vraiment drôle de lui donner la réplique, de pouvoir avoir un peu de cette énergie".

Et puis, il y a le simple fait que nous soyons tous de retour. Il semble qu'il y ait maintenant une sorte de confiance mutuelle qui se soit instaurée entre tout le monde. Je sais que Brad et ces gars font ce boulot depuis des années et que, par conséquent, ils n'ont plus rien à se prouver. Or il semble que ce soit aussi le cas pour eux. Je suppose que cela s'explique par le fait que lorsque vous faîtes une série à succès pendant 8 ans et qu'ensuite vous en faîtes une autre qui marche tout autant, vous devez avoir l'impression de savoir ce que vous faîtes. Cela doit être merveilleux et très excitant.

GW : Vous sentez-vous confortée par les bons chiffres d'audience de la 1ère saison de la série ?

TH : Beaucoup, ouais. Je pense que tout le monde le ressent. L'année dernière, tout était nouveau - l'idée des conventions et de rencontrer les fans. Tout le monde se disait : " Je ne sais pas comment je vais gérer çà ! ". Maintenant que l'on en a fait quelques unes et que l'on a rencontré les gens, nous avons pu reconnaître quel carburant cela représentait, cette excitation, cette passion, cette loyauté.

Il y a des jours où vous vous sentez merdique ; vous êtes fatigué et vous ne connaissez pas le texte de votre prochaine scène ; et là vous recevez un paquet de mails de fans. Certaines de ces lettres sont extraordinaires, elles sont si détaillées : les gens vous donnent vraiment des pans entiers leur vie privée. C'est neuf pour moi mais c'est très inspirant et sympa.

GW : Garwin Sanford (Ndt : Simon, le compagnon de Weir). Pensez-vous que nous le verrons plus cette saison ?

TH : Bien, nous avons déjà tourné une scène tous les deux cette année. Et c'est tout ce que je peux vous dire.

GW : Excellent. Une seule scène, hein ?

TH : Il y en a une quelques unes.

GW : Il ne passe pas en coup de vent, comme il l'a fait dans SG1 ?

TH : Il n'est pas autorisé à sortir avec des femmes qui partent en mission ! Non, il ne passe pas en coup de vent. C'était un épisode très sympa, très intéressant qui va permettre d'apprendre un peu plus sur Weir, et notamment sa vulnérabilité.

GW : Donc, nous allons vraiment voir Simon cette fois ? Et pas une espèce de … non, pas vraiment !

TH : Une sorte de peut-être que je le vois, ouais ; " Est-ce que je le vois, ou non ? ".

GW : Parlez-nous un peu plus de la relation de Weir avec le Colonel Caldwell - des changements qui se produisent au niveau du leadership sur Atlantis. J'ai entendu des rumeurs à propos de quelque chose à laquelle vous avez dû faire face, que Weir ne serait plus tout à fait à la tête de la cité ?

TH : Bien, c'est intéressant. Lorsque nous sommes à bord du vaisseau, du Dedalus, elle n'a aucun pouvoir. Quand nous sommes sur Atlantis, il en a maintenant. Il y a une espèce de jonglage qui se produit et qui est très intéressant parce qu'évidemment certaines limites sont franchies.

Nous avons juste tourné une scène aujourd'hui où lui et Sheppard viennent me voir avec une idée que je n'approuve pas. Il dit dans la scène : " Je ne peux pas outrepasser votre autorité ici, mais le vaisseau retourne sur Terre où j'irai voir le Président ". Cela constitue ainsi une sorte de menace qu'il peut utiliser contre moi pour faire pression.

Le personnage de Don Davis (Ndt : Le Général Hammond) devait toujours protéger son équipe contre le gouvernement et contre leurs propres désirs et ce dont ils … ne voulaient pas. En fait, nous avons passé une année tranquille car nous n'avions aucun contact avec la Terre. Maintenant, la donne a changé pour elle parce qu'elle a quelqu'un avec qui se battre en dehors de la cité. Il va y avoir des problèmes lorsque des messages provenant de la Terre vont arriver, demandant à ce que certaines choses soient faites alors qu'elle n'est pas d'accord. Ceci va la conduire à se battre bec-et-ongles contre çà.

En résumé, je pense que cela va être excitant. Cela va créer de jolis conflits.

GW : C'est un nouveau défi pour elle.

TH : Mhmm. C'est çà.

GW : Que pensez que la série a besoin d'améliorer ou doit garder pour éviter de se scléroser.

TH : Rien, nous sommes parfaits comme nous sommes !!! La la la, ma petite bulle.

Je crois que tout le monde dans une série doit travailler très dur pour ne pas être complaisant. Tout le monde et d'abord et avant tout les auteurs et les acteurs. Si ce n'est pas sur le script, les acteurs ne peuvent rien y faire ; si, à l'inverse c'est sur le script et que les acteurs sont ennuyés parce que c'est la saison 7 et qu'il a plu pendant 7 ans et qu'ils s'emmerdent et ne veulent plus être là - tout cela se voit. Je pense qu'avant tout, vous devez vous rappeler que vous êtes très chanceux, vraiment très chanceux d'avoir un boulot que vous avez choisi, un boulot amusant et qui marche bien avec des gens super. Selon moi, c'est le plus important.

Je trouve qu'ils ont été vraiment brillants avec Stargate cette année, apportant une énergie nouvelle, un sang nouveau. C'est aussi ce qu'ils ont fait avec nous cette année. Et je pense que c'est vraiment bien de conserver cette nouvelle énergie, de bouger les gens et de secouer tout çà. Je n'avais aucune idée de ce que Mitch pourrait m'apprendre sur mon personnage ou sur le fait qu'il y aurait plus de scènes avec Zelenka.

Tout çà vous en apprend plus sur vous et vous permet d'être toujours aussi excitée car je ne connaissais pas aussi bien le travail de David (Ndt : Nykl), que celui de David Hewlett (Ndt : Rodney Mc Kay) parce que je bosse avec lui depuis plus longtemps. Ainsi, David Nykl peut me dire quelque chose qui va changer ma façon de dire mon texte ou de jouer une scène. Je pense que c'est très intelligent et qu'ils vont continuer dans cette direction

GW : Quelle est votre dynamique de personnage favorite et que vous souhaiteriez explorer ? Kavanagh, Mc Kay ou Zelenka ?

TH : Bien, je me dois de répondre Zelenka car il est assis juste là, juste à côté de moi. (rires de David Nykl). Zelenka est mon préféré. Je réalise maintenant qu'il est vraiment riche et complexe. C'est un acteur si talentueux ! Les meilleures scènes jusqu'à maintenant ! Et elles sont très chaudes ! Il y a quelque chose de sous-entendu là dedans ? Je ne sais pas.

Il est clair que j'apprécie vraiment ces scènes avec Zelenka en raison de la ligue qui se crée contre Mc Kay. Nous apprécions tous les deux Mc Kay et nous le respectons énormément … mais nous savons aussi quel arrogant " Monsieur je sais tout " il peut être. Il y a donc cette frustration commune qui ne peut être exprimée à haute voix car Mc Kay a généralement raison.

J'ai toujours aimé les histoires avec Sheppard parce qu'il y a toujours çà, une fois de plus, ce niveau de respect mâtiné de conflits et du désir de soutenir l'autre tout en se battant pour vos priorités et pour votre propre pouvoir. C'est ce jeu de pouvoir qui existera toujours entre Sheppard et Weir, je pense.

Je me répète, mais l'introduction de Mitch dans le rôle du Colonel Caldwell était quelque chose que j'attendais avec impatience, parce que c'est quelqu'un que je n'ai pas à respecter. Elle vient d'un milieu où elle ne respecte les militaires, critiquant constamment l'argent dépensé par l'armée américaine. Et maintenant, elle est face à quelqu'un à qui elle peut dire : " C'est ma façon de voir les choses et je ne vais pas m'en excuser. Je connais vos priorités et je ne suis pas d'accord avec çà ". C'est donc quelque chose de marrant de pouvoir jouer avec passion sans avoir à s'en excuser.

Nous sommes toujours en train de réfléchir à la façon dont Rachel (Ndt : Teyla) et mon personnage pourraient se rapprocher. On discutait toutes les deux la saison dernière - j'en parlais encore à Brad hier - à propos des situations qui pourraient nous permettre d'explorer tout çà. Cela pourrait être quelque chose de vraiment riche. Vous ne voyez pas beaucoup de femmes sur Sci-Fi. Vous ne voyez pas beaucoup non plus d'amitié entre femmes. Ou elles sont mises en opposition ou elles appartiennent à des mondes différents. Ici, nous avons deux femmes qui sont dans une situation assez similaire et qui sont toutes deux très fortes. Ainsi, nous espérons trouver de la place cette saison pour mettre çà en route.

GW : Vous aviez une belle scène toutes les deux à la fin de " Suspicion " lors du premier départ des Athosiens. Vous êtes en train de discuter sur le balcon sur le fait qu'elle n'abandonne pas réellement son peuple.

TH : Elle faisait çà pour eux. C'était un petit moment très sympa. Ouais, cool.

GW : Vous amusez-vous toujours ?

TH : Ouais, en vérité je m'amuse encore plus cette saison que l'année dernière. C'est vraiment plus marrant. Je pense que l'année dernière on avait le stress d'une nouvelle vie : changer d'endroit est stressant et fatiguant. Tout est nouveau et précaire : " Est-ce que c'est bon ? Vais-je me faire éjecter l'année prochaine ? Que va-t-il se passer ? " C'est pas très rassurant tout çà.

Cette année je m'éclate vraiment plus. C'est sympa. Si çà continue de cette façon, allons-y pour 9 ans !

Traduit par Ethopia