Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Torri Higginson Fans Pages France
Archives
9 juillet 2007

Anatomy of a murder

par Kamal Al-Solayle
Mis en scène par Jordan Merkur
Ecrit par Phyllis Nagy

Acteurs - actrices : Hume Baugh, Torri Higginson, Melee Hutton, Brendan Wall.

La mise en scène offre plus que des pratiques directives pour le metteur en scène, les décorateurs et le casting. Assez souvent, ils révèlent quelque chose de la personnalité des auteurs dramatiques et suggèrent un point d'entrée concernant leur façon de penser. La méticuleuse direction de Phyllis Nagy pour Weldon Rising est un bon exemple d'un écrivain qui ne laisse guère de place à l'ambiguïté dans son écriture.

Les personnages de la pièce se voient délibérément attribués des places sur l'échelle de la beauté. Une des femmes est tout à fait splendide, quand une autre est assez jolie. Le personnage masculin principal a un regard pour le moins commun à l'inverse de celui de sa magnifique compagne.
Malgré le fait d'avoir été saluée comme l'une des plus importantes " voix " du théâtre anglais dans les années 90, Nagy a divisé les critiques dés l'ouverture au Royal Court Theatre de Londres en 1992.

" Tout le monde n'aime pas son travail " remarque l'actrice anglaise Melee Hutton vivant à Toronto " Tout le monde ne comprend pas son travail ". La première canadienne de Weldon Rising - qui s'ouvrira demain au Alumnae Theatre d'une production dirigée par Jordan Merkur de l'Electric Theatre - fournit aux habitués du théâtre de Toronto une chance de préparer leurs esprits à l'énigme controversée de Nagy, un monde tout bonnement surréaliste.

Se déroulant dans un district de New York sous une vague de chaleur et prenant des proportions catastrophiques, Weldon Rising présente les conséquences désastreuses d'un acte insensé de violence qui touchent tous les personnages. Jimmy (Brendan Wall) est tué à coup de couteau alors que sa compagne Natty Weldon (Hume Baugh), un travesti appelé Marcel (Scott McCord) et Tilly et Jaye, un couple de lesbienne jouées par Hutton et Torri Higginson, restent là et observent la scène.

A une semaine de la première, Hutton, qui joue Tilly dans la production original de Londres, est confiante et pense que la version de Toronto sera bien meilleure que l'originale. " J'ai trouvé que les acteurs au Canada s'investissent plus dans leurs personnages " Hutton remarque " il n'y a pas eu une seule discussion concernant l'homosexualité, ils jouent simplement leurs rôles "

La troupe de Toronto, souligne Hutton, est bien plus sensible aux manœuvres ingénieuses de Nagy concernant la sexualité des personnages. La vérité est que 5 des 6 personnages sont homosexuels, mais rien ne prouve que le sixième ne l'est pas non plus, cependant ce n'est pas ici l'homosexualité qui rapproche, unis et définis ces personnages. " La pièce concerne des personnes réelles " remarque Higginson " ce n'est pas en rapport avec leurs préférences sexuelles, cela concerne des personnes expérimentant une situation extrême ".

Hors de cette extrémité, Weldon Rising construit une dynamique sombre et amusante qui représente l'intégrale de la structure de la pièce. " Si cette pièce ne contenait pas d'humour " suggère Hutton " ce serait lugubre et déprimant. Mais le message est clair, c'est qu'il y a quelque chose de vraiment vivant dans l'humour. Quand on perd son humour, on perd tout. Vous ne pouvez pas survivre sans humour ".

Mais en même temps que Nagy, toujours avec humour, construit son argumentation sur le courage et les responsabilités sociales, elle s'attache à discréditer la beauté physique. Les personnages de la pièce sont pris au piège par les idées, les concepts de beauté comme ils le sont par la crainte de la violence.

En effet, beauté et violence se mêlent de façon frappante dans le personnage du tueur notamment, seulement nommé comme " The Boy " dans la pièce (interprété par Mehron Paul). Sa beauté est en effet ce qui fait baisser la garde des amants la première fois qu'ils le rencontrent. Et c'est aussi une stratégie habile de Nagy qu'elle déploie pour attirer et impliquer l'audience dans le dilemme de ses personnages.

" C'est plus facile pour l'audience " explique Hutton " de s'asseoir et de dire 'ce type frappe un homo, moi je ne le ferais pas, donc tout va bien'. Même si vous êtes gai, vous pouvez vous dire 'je le reconnaîtrais si je le croise, alors je l'éviterais', le problème c'est que vous ne savez pas à l'avance ce que cette personne s'apprête à vous faire ".

La pièce insistant aussi sur l'actualité, Higginson et Hutton bâtissent ensemble leur débat en faisant référence à de récents événements particulièrement violents à Toronto. Une pièce qui fait sortir cette violence et ces troubles qui surgissent peu de temps après que la britannique Tatcher ait touché la corde sensible en rapport avec la suffisance de Harris.

" A Toronto nous nous nommons nous même les Bons " explique Higginson " nous disons que nous n'avons pas ici, de racisme, de classicisme ou encore de violence. Mais c'est faux, nous avons tous cela. Cependant tant que nous ne le reconnaîtrons pas et que nous n'en discuterons pas, nous ne pourrons pas combattre la violence. "

Traduit par Marie-Anne.

Publicité
Commentaires
Torri Higginson Fans Pages France
Publicité
Derniers commentaires
Publicité